(Kyiv) Massive Russian missile and drone strikes in Ukraine, the largest in weeks, killed at least six people on Thursday and left part of the population without power, as well as, temporarily, the Zaporizhia nuclear power plant.
A few hours after the missile strikes, the Ukrainian electricity operator Ukrenergo announced the restoration of power to this occupied plant, ruling out the risk of a nuclear incident.
Russia called the strikes, which it carried out with the help of new hypersonic Kinjal missiles, “retaliation” for an incursion into its territory on March 2 by Ukrainian “saboteurs”.
At the same time, new tensions have arisen around Moldova, Kyiv denouncing a Russian “provocation” after the pro-Russian authorities of Transdniestria, a Moldovan separatist territory bordering Ukraine, claimed to have thwarted an attack against its leaders.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé jeudi soir, dans son message quotidien sur l’internet, « une nouvelle tentative par l’État terroriste de combattre la civilisation, qui a temporairement coupé le courant, le chauffage et l’eau dans certaines de nos régions et de nos villes ».
« Les missiles russes ont tué six Ukrainiens aujourd’hui », a-t-il ajouté.
À Washington, une porte-parole de la Maison-Blanche a déclaré : il est « accablant de voir ces attaques brutales, injustifiées, sur des infrastructures civiles à travers l’Ukraine ».
Selon l’armée ukrainienne, la défense antiaérienne a abattu 34 des 81 missiles lancés par Moscou, et quatre drones explosifs Shahed de fabrication iranienne. Aucun des six missiles Kinjal utilisés par les Russes pour cette attaque n’a pu être abattu, selon Kyiv.
La Russie a régulièrement bombardé les installations énergétiques ukrainiennes, plongeant des millions de personnes dans le noir et le froid, mais ces attaques étaient devenues moins nombreuses ces derniers temps.
« Ils tirent au hasard »
Dans la région de Lviv (ouest), un tir sur un quartier résidentiel a tué au moins cinq personnes, a rapporté le gouverneur, tandis que celui de la région de Dnipro (centre-est) a indiqué qu’un homme de 34 ans avait été tué.
Oksana Ostapenko, habitante du village de Velyka Vilchanytsia dans la région de Lviv, a perdu sa sœur et deux beaux-frères qui se trouvaient dans une maison détruite. Deux leurs voisins ont aussi été tués.
« Ils ont fait la fête (après un anniversaire), puis ils se sont endormis. Et voilà ce qui est arrivé », raconte Mme Ostapenko. « Nous pensions être en sécurité ici », près de la frontière polonaise, poursuit-elle.
Les frappes ont coupé l’électricité, l’eau et le chauffage à Kharkiv, grande ville du nord-est, et privé de chauffage 40 % des usagers à Kyiv, selon les autorités respectives.
« La Russie essaye de détruire complètement les infrastructures civiles de l’Ukraine, voilà pourquoi il faut (lui) fournir de quoi se défendre », a réagi le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, depuis Stockholm.
Centrale rebranchée
La gigantesque centrale nucléaire de Zaporijjia, occupée par l’armée russe dans le sud de l’Ukraine, a également été brièvement coupée jeudi du réseau électrique ukrainien, a affirmé l’opérateur nucléaire ukrainien Energoatom.
Des générateurs diesel de secours ont été enclenchés pour assurer une alimentation minimale des systèmes de sécurité, selon Energoatom, qui avait mis en garde contre le risque d’un accident nucléaire.
« On joue avec le feu », a prévenu depuis Vienne le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi.
« C’est une violation grave de la sécurité nucléaire, provoquée par la Russie », a abondé le haut représentant de l’Union européenne Josep Borell.
Dans l’après-midi, l’opérateur d’électricité Ukrenergo a indiqué avoir « rétabli l’alimentation électrique à la centrale ».
À Kyiv, des explosions ont touché des quartiers sud et ouest, selon le maire. Trois personnes ont été blessées, a indiqué la police.
Sur Prospekt Peremoguy, dans l’ouest de la capitale, trois voitures garées près d’un haut immeuble d’habitation ont été carbonisées, a constaté un correspondant de l’AFP, et plusieurs autres abîmées.
« Il y a eu une très forte explosion », témoigne Igor Iéjov, 60 ans, qui a évacué l’immeuble avec son épouse. « Quand cela arrive tout près, chez toi, c’est vraiment un sentiment de peur. »
Tensions en Transdniestrie
En Moldavie, les séparatistes prorusses de Transdniestrie ont assuré jeudi que l’Ukraine avait voulu commettre un attentat dans le centre de leur capitale, Tiraspol, pour « éliminer » leurs dirigeants et faire « un grand nombre de victimes ».
« J’ai déjà donné l’ordre au ministre des Affaires étrangères de préparer des déclarations à tous les membres du Conseil de sécurité de l’ONU. […] We (them) will call to examine this situation and ensure our safety, ”said in Russian the leader of the separatists, Vadim Krasnoselskiï, in a televised address.
Moldovan Prime Minister Dorin Recean said he “did not have confirmation” of these allegations, and the Ukrainian security services (SBU) denounced a “provocation orchestrated by the Kremlin”.
Moldova and the West regularly accuse Moscow of using Transdniestria to further destabilize neighboring Ukraine.
Russia announced Monday a meeting in Geneva with the UN on the agreement on Ukrainian grain exports, which expires on March 18, a vital document for the world’s food supply.
Moreover, in eastern Ukraine, the battle for the symbolic city of Bakhmout continues to rage.
After announcing the day before the capture of the eastern part of the city, the boss of the Russian paramilitary organization Wagner, Evgeny Prigojine, said Thursday that his fighters had conquered the small village of Doubovo-Vassylivka, north of Bakhmout.
Bakhmout could fall “in the coming days”, NATO Secretary General Jens Stoltenberg warned on Wednesday.
In Vilnius, the head of Lithuanian military intelligence for his part estimated that Moscow had enough resources to continue its offensive in Ukraine at the current rate for two years.